Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, l’hormèse comme mode de progrès

Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort HormèseComment fonctionne un vaccin? Pourquoi un muscle régulièrement exposé au stress se développe? Pourquoi les gens qui boivent un peu d’alcool vivent plus longtemps que ceux qui n’en boivent pas du tout? Tous ces phénomènes répondent au même principe: l’hormèse. Encore mal compris, mais observé à maintes reprises, ce mécanisme est contre intuitif. Il stipule qu’un agent habituellement nocif pour l’organisme (virus, produit toxique, stress) peut actuellement être bénéfique à petite dose. C’est le principe de fonctionnement d’un vaccin: on vous injecte une souche affaiblie d’un virus, et votre organisme se renforce pour la combattre. En salle de sport, vous détruisez consciencieusement vos muscles pour qu’ils se réparent et se renforcent pendant vos périodes de repos. Et si votre esprit fonctionnait de la même façon? Est-il possible de devenir mentalement plus forten s’exposant volontairement à des épreuves et à du stress? L’hormèse pour se développer, fait il être masochiste? Faut il chercher l’adversité pour devenir plus fort? C’est une question un peu piégeuse. Chercher l’adversité dans le seul but de chercher l’adversité peut s’avérer dangereux et incroyablement stupide. Vous ne deviendrez pas plus fort en affrontant un lion à mains nues, vous deviendrez mort. C’est l’enseignement primaire de l’hormèse. Pour être efficace, il faut se confronter à cette adversité à petite dose. C’est la raison pour laquelle vos plans pour changer complètement du jour au lendemain sont voués à l’échec. L’être humain réagit très mal aux changements brusques, et sauf obligation absolue fera tout pour les éviter. Il est par contre possible de changer petit à petit. En s’exposant graduellement toujours plus à ce qui nous stresse et nous fait peur. L’hormèse, c’est le processus qui va rendre facile quelque chose de difficile, avec la répétition et l’exposition progressive. Si vous voulez écrire un livre, commencer par écrire 50 mots par jours, puis une fois confortable dans cet exercice, passez à 100. Etc. Etonnamment, l’inverse est aussi vrai. Se livrer continuellement à un plaisir finit par diminuer celui ci, jusqu’à le rendre invisible. C’est le processus d’habituation hédonique, décrit par Shane Frederick et George Loewenstein. C’est pourquoi les gagnants du Loto, après quelques mois d’extase, finissent par retrouver leur état précédent. On se lasse de tout, même de la fortune. Résumons: plus vous vous livrez à un plaisir, moins celui ci vous rend heureux. Plus vous vous exposez à une épreuve, moins celle ci vous semble difficile. Pour celui qui trouve et accepte cette vérité, il devient alors primordial de contrôler ses addictionset de s’exposer à de nouveaux challenges pour grandir. Quelle est la différence entre un plaisir et une addiction Anti Procrastination ne vise pas à vous interdire le plaisir, bien au contraire. On essaie plutôt de vous aider à vous libérer. Car vous êtes peut être des esclaves sans le savoir. Le mot latin pour désigner un esclave est addictus. Et c’est une racine très révélatrice, car contrairement à ce qu’on peut croire, il n’y a pas que les drogués qui subissent des addictions. La différence entre un plaisir et une addiction, c’est la sensation de manque. Si vous êtes incapable de passer une journée sans réseaux sociaux, c’est une addiction. Si l’impossibilité d’obtenir votre dessert préféré vous met de mauvaise humeur, c’est une addiction. Les addictions jouent sur le phénomène d’habituation hédoniste, et sont donc un renforcement négatif. Elles ne peuvent vous satisfaire que sur du très court terme, et bien souvent vous inspirent un sentiment de dégout après coup. Sortir d’une addiction peut s’avérer difficile. Car même en ayant conscience des dégâts qu’elle provoque, on y retourne inlassablement. Peut on trouver le bonheur dans l’adversité? Intuitivement, nous fuyons tous l’adversité. Nous cherchons à vivre une vie la plus facile possible. C’est tout à fait naturel, l’ensemble du règne animal fuit la douleur. L’espèce humaine a ceci de particulier qu’elle est capable d’éprouver une véritable joie dans l’épreuve. Les marathoniens connaissent l’euphorie du coureur, pompiers et docteurs rapportent des rushs de joie intenses lors de situations particulièrement stressantes. Ces sentiments sont si puissants qu’ils peuvent eux aussi provoquer des  addictions. la dépendance à la course est un phénomène étudié chez les coureurs de fond de haut niveau. Et c’est souvent ce que l’on retrouve chez les personnes qui connaissent un succès démesuré dans un domaine. Il sont simplement complètement addict à leur méthode de travail. Si vous procrastinez sans cesse, si vous avez du mal à vous mettre au boulot, si vous pouvez passer des heures à surfer sur internet sans but mais difficilement plus de quelques minutes sur des tâches vraiment importantes, alors il vous faut revoir votre système de récompense. Il vous faut trouver quelque chose qui vous importe vraiment. Puis vous accrocher. Les marathoniens ne ressentent l’euphorie de la course qu’après de nombreux kilomètres. Avant ça, c’est douleur et abnégation. Trouvez votre marathon. Et devenez y accroc. Si vous pouvez trouver du plaisir dans l’effort, les résultats se manifesteront vite, et peut être vous découvrirez vous bosseur invétéré!
Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. C’est un message doublement bénéfique. D’une part, il vous aide à faire face aux épreuves, en sachant que vous en retirerez une force nouvelle. Mais, c’est aussi pour ceux d’entre nous qui se sentent « bloqués » une notice pour avancer. Exposez vous, sortez de votre zone de confort, par petites doses et l’hormèse va jouer pour vous. Prenez des risques et n’ayez pas peur de vous lancer dans des domaines dont vous ne connaissez rien. Il y a un vrai bonheur à trouver dans la capacité à s’investir dans une tâche. Bien plus durable et satisfaisant que les distractions dont on s’abreuve quotidiennement. C’est encore mieux si vous êtes capable d’en vivre. très peu de gens peuvent aujourd’hui s’en targuer. Mais on est d’un naturel optimiste et on compte sur vous pour faire partie d’entre eux.

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